Au Népal avec Exploration du Monde

En quelques mots Guy Cousteix nous présente ce superbe pays, sis au pied de l’Himalaya : “Pour comprendre le Népal, il faut coller à l’actualité, ne pas oublier le séisme de 2015 qui a laissé le pays exsangue. Plongeons au cœur d’une société complexe, glissons dans l’intimité d’un peuple et partons sur la route du grand trek au Dolpo ‘le pays caché’.”
Bien loin clichés touristiques, le film du Guy Cousteix a le grand mérite de décrire Katmandu et l’ensemble du pays, tel qu’ils sont depuis les deux attroces séismes de 2015, nous proposant plutôt un grand moment de partage et d’aventure. Ce qu’en dit le cinéaste-conférencier : “Lors de la mission ‘Gairimudi’, qui nous conduisait en 2015 dans la zone dévastée de Dolakha nous ne pûmes que constater le courage et la capacité d’un peuple à se prendre en main et à se reconstruire sur les ruines de leurs habitations”… Bouleversant !
L’ “ONU”, à l’époque, évoquait 600.786 habitations détruites ou endommagées, à travers le pays, 8 des 28 millions de Népalais étant touchés, à des degrés divers, par ce tremblement de terre du 25 avril 2015, des tentes ayant du abriter, pendant plusieurs mois, au moins deux millions d’entre eux, des avalanches, à 5.500 m d’altitude, ayant détruits un camp de base de l’Everest (sommet, “Toit du monde”, à 8.848 m d’alt.), tuant 18 alpinistes et sherpas.
D’une magnitude de 7,8, le séisme du 25 avril fit au moins 8.046 morts et plus de 17 800 blessés, au Népal, selon un bilan fourni par les autorités, alors qu’au coeur de Katmandu, la Tour Bhimsen s’était effondrée, de même que des monuments de la Place du Darbâr, repris sur la liste du “Partimoine mondial de l’UNESCO”. Quant à sa principale réplique, du 12 mai, il fut d’une magnitude de 7,3, touchant principalement le nord-est du pays, à proximité de la frontière avec la Chine et, plus précisément, de sa région autonome du Tibet.

2015 (c) « Word Press »
… Mais, bien sûr, le reportage de Guy Cousteix ne se limite pas à ce séisme, nous permettant de voyager, par ses images et ses commentaires, de Patan à Baktapur, au cœur de la “Vallée de Katmandu”, vers les montagnes de cet autre monde qu’est le Dolpo, un nom qui, en tibétain, signifie “pays caché” .
Avec notre cinéaste-conférencier comme guide, nous franchissons quelques quinze cols à plus de 5.000 m d’altitude, renouant avec le passé, le long de la frontière du Tibet, dans un décor grandiose, où seul le vent est roi, jusqu’aux portes du Mustang, une région aux multiples facettes. Dans ce livre géologique à ciel ouvert, il nous emmène dans divers recoins de ce bijou qu’est la chaîne de l’Himalaya. Avec ses sherpas et autres compagnons tibétains, c’est un retour sur l’histoire et l’extermination des Kampas, ces résistants Tibétains réfugiés au Mustang, un ancien Royaume, intégré au Népal en 1951, son nom provenant de la langue tibétaine, Mun Tang signifiant « plaine fertile ». Loin du monde moderne, les paysages y sont grandioses, cette région relève de la culture tibétaine, très présente dans ses villages et ses monastères.
Notons, enfin comment Guy Cousteix se présente lui-même : « C’est là (à Béziers, où il naquit en 1950, ndlr) que tout a commencé, dans ce petit massif de gneiss. En devenant reporter je coupais les ponts avec toute sorte de plan de carrière, devenant un des maillons de cette chaîne de témoins qui explorent la planète. Les conférences sont le garant des idées que je colporte, elles sont également un moment d’échange, de rencontres avant que le voyage ne me précipite sur les routes d’une nouvelle aventure tissée de situations et d’incertitudes qui sont le moteur de ce métier. »
Yves Calbert

2015 (c) « RFI »
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