« Les Gens et la Grande Guerre », à Jambes-Namur #namur #histoire

Jusqu’au 03 septembre, la « Seigneurie d’Anhaive », à Jambes-Namur, revient, à son tour, sur ’14-’18, avec une exposition intitulée « Les Gens et la Grande Guerre ».
Nous commençons notre visite par un hommage à la Croix-Rouge, dont le travail fut considérable lors de l’héroïque Bataille de l’Yser. Nous découvrons, notamment, un matériel de prélèvement du sang et d’injection, une tuyauterie et une petite manivelle munie d’un excentrique, mis au point par un Belge, le Docteur Albert Hustin (1882-1967), qui le 27 mars 1914, utilisa pour la 1ère fois du citrate de soude comme anticoagulant. La transfusion sanguine était ainsi devenue d’une extrême simplicité!
« Que de vies épargnées grâce à cette précieuse nouvelle méthode de transfusion sanguine. Les blessés étaient si nombreux qu’à peine récolté, le sang frais trouvait acquéreurs », nous dit le Docteur Lucien Guillaume, ancien urgentiste-pédiatre, présent lors du vernissage et propriétaire de la totalité des objets exposés dans cette 1ère salle, lui dont la famille est impliquée au sein de la Croix Rouge, depuis 1886. Six générations de médecins, déjà!
Ardennais de la région de Vielsam, il aime souligner le rôle très important – en accord avec le responsable du lieu, le Docteur Antoine Depage (1862-1925) – que joua la Reine Elisabeth (1876-1965), qui pu faire respecter la Convention de Genève (1864), à l’ « Ambulance de l’Océan » (un hôtel transformé en hôpital), à De Panne, à 12 km du front, en imposant ses vues au Général Mélis qui interdisait à la Croix Rouge de soigner des civils: « Vous n’avez rien à dire ici, Général, vos officiers blessés bénéficient de trop de confort, alors que des civils, des enfants notamment, restent dehors. A l’hôpital, l’armée est mise sous la tutelle de la Croix Rouge. Faites libérer cette salle dans l’heure qui vient »! C’est la Reine, également, qui voulu que l’on puisse soigner les soldats blessés le plus prêt possible du front, évitant ainsi nombre de décès. C’est elle, encore, qui imposa la présence d’une sage-femme, dont tout le matériel se trouve exposé dans une vitrine.
Parmi les autres objets exposés, dont certains furent présentés aux visiteurs de l’importante exposition « J’avais 20 ans en ’45 »: un stéthoscope en bois ou encore une paire de gants en caoutchouc non traité, qui datant de 1914, a résisté au poids des ans, alors que les gants médicaux utilisés en ’40-’45 n’ont pu être conservés. Quant à la sage-femme, chef de service durant la guerre, elle se réfugia dans un couvent à la libération, fatiguée du vocabulaire grivois et des « mains baladeuses » qu’elle dut supporter durant 4 ans.
Dans la verrière menant au Donjon, des panneaux didactiques évoquent les missions du Génie (qui possède toujours une caserne à Jambes) durant la 1ère guerre mondiale: destructions en appui des positions fortifiées de Liège et de Namur, inondations de l’Yser, trains blindés et Compagnie de Chemin de fer du Génie.
Dans le Donjon, enfin, nombre d’objets, documents et photos d’époque sont exposés, relatant la vie quotidienne des gens, civils ou militaires, de leur correspondance aux tickets et sacs de ravitaillement, tandis qu’une vidéo nous fait revivre quelques moments poignants, voire émouvants, de la « Grande Guerre ».
A l’étage, dans une vitrine, nous trouvons quelques objets fabriqués artisanalement par des prisonniers de guerre, tandis qu’un documentaire télévisé évoque la vie dans les tranchées françaises. Savez-vous pourquoi ces soldats, au front, étaient appelés « poilus »? Parce qu’ils n’avaient aucun matériel pour se raser! … Et ce comédien, interprétant un militaire, de dire: « Je viens d’enlever mes chaussures pour la 1ère fois depuis 15 jours »! … Mais peu importe l’hygiène, il fallait combattre! … Aussi, plus de 500 militaires français furent fusillés, pour désertion, par leur propre armée! …
En cette « Seigneurie d’Anhaive », jusqu’à la rentrée scolaire, le devoir de mémoire s’impose! … Aux parents, aux éducateurs à montrer aux plus jeunes ce que leurs arrières grands parents ont vécu, afin de préserver nos libertés! …
Ouverture du mardi au vendredi: 13h.30 à 17h.30, le samedi et le dimanche: 14h. à 18h. Entrée libre. Site: http://www.anhaive.be.
Pour ceux qui le souhaitent, le « Musée du Génie », sis, depuis 2001, dans l’ancienne ferme du Masuage, sur les hauteurs de Jambes, à proximité de la Cité d’Amée, propose son exposition: « La Gamelle du Soldat en ’14 – ’18 », qui nous permet de nous rendre compte, photos à l’appui, des conditions de vie, à l’armée, en temps de guerre.
Entrée: 4€, les mercredis, jusqu’au 02 septembre, de 13h. à 17h.30 / 0€, les dimanches 19 juillet, 02 et 23 août, de 13h.30 à 17h.30. Conférence par J.-Ph. Préaux, les 19 juillet et 23 août, à 14h. Site: http://www.geniemus.be. A noter qu’une « Route de la Mémoire » relie les deux sites, nous menant à différents monuments honorant nos soldats décédés au combat.
Une visite qui vous permettra de découvrir une multitude d’objets d’époque mettant en évidence les moments difficiles que les gens et les soldats ont connus durant ce conflit. En complément à cette exposition, vous pourrez réaliser la « Route de la Mémoire ». Un parcours découvertes qui vous mènera aux différents monuments dédiés aux soldats tombés durant les guerres.
Ouverture du mardi au vendredi: 13h.30 à 17h.30, le samedi et le dimanche: 14h. à 18h. Entrée libre. Site: http://www.anhaive.be.
Yves Calbert.
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