« Tim Walker : Wonderful Things », au « C-Mine », à Genk, prolongée jusqu’au 21 Février

« Tim Walker : wonderful Things »/« Cloud 9 »/Genk/2020 © « V.&A. Museum »/London/2019
Tour historique, face à l’entrée de l’exposition © « C-Mine »/Genk/2020
Ayant reçu, à l’ « Exeter College of Art », le troisième prix, en tant que « jeune photographe indépendant de l’année », à l’occasion de l’obtention de son baccalauréat spécialisé en photographie,Tim Walker fut l’assistant, à temps plein, à New York, du photographe de mode américain Richard Avedon (1923-2004).
De retour au Royaume-Uni, il se consacre au portrait et au documentaire, pour des journaux britanniques, réalisant, à 25 ans, sa première histoire de mode pour « Vogue », photographiant pour des éditions britannique, italienne et américaine, ainsi que pour « W Magazine » et « Love Magazine ».
C’est au « Design Museum », à Londres, en 2008, qu’il organise sa première grande exposition, dans le même temps où son livre « Pictures » est publié.
Deux ans plus tard, il signe son premier court-métrage, « The lost Explorer », tourné pour être présenté en Suisse, au « Locarno Film Festival », avant de remporter, en 2011, le« Prix du meilleur Court-Métrage », au« Chicago United Film Festival », Kit Hesketh-Harvey ayant collaboré à l’écriture du scénario.

Son livre « Story Teller » est édité, en 2012, par « Thames and Hudsonson », alors que s’ouvre, à la « Somerset House », à Londres, son exposition éponyme.
Critiques de la presse britannique de cet ouvrage :
– pour le « British Journal of Photography » : « Vraiment magique et d’un autre monde… un aperçu fascinant du processus créatif de Tim Walker. »
– pour le « Sunday Times » : » Un livre pour tous ceux qui ont un sens de l’émerveillement et la conviction qu’être ébloui, c’est être amélioré . «
– pour le « Wall Street Journal » : « Extravagantes par leur ampleur et leur ambition et immédiatement reconnaissables pour leur originalité révélatrice, les photographies de Tim Walker éblouissent de vie, de couleur et d’humour. »‘
Avec la collaboration de Lawrence Mynott (°Londres/1954) et, à nouveau, de Kit Hesketh-Harvey (°Rép. du Malawi/1957) il publie, en 2007, « The Granny Alphabet », une collection unique de portraits et d’illustrations célébrant les grands-mères.
Désormais, à Londres, la« National Portrait Gallery » et le« Victoria & Albert Museum » incluent ses photographies dans leurs collections permanentes.

La 1ère salle de « Tim Walker : Wonderful Things » © « C-Mine »/Genk/2020
… Et c’est donc sur l’initiative de ce dernier Musée que la présente exposition, « Tim Walker : Wonderful Things » a été montée, en son sein, en 2019, par Susanna Brown, sur une scénographie de Shona Heath, sa fidèle collaboratrice.
Présente dans le Limbourg, à Genk, depuis le samedi 22 août 2020, cette prestigieuse exposition nous dévoile quelques 150 œuvres, dont des portraits de Margaret Atwood, Grace Jones et Tilda Swinton – inspirées de peintures et d’objets de la collection permanente du « V&A Museum » -, ainsi qu’une centaine de photos plus anciennes, aussi bien que des extraits de ses films tournés en Super 8, sans oublier un film comptant les amours d’un soldat de plomb avec un preux chevalier.
Dans une photo de Tim Walker tout est possible. C’est un rêve dépourvu de toute retouche numérique. Tout est réalisé à la prise de vues, avec l’appui d’accessoires réalisés par sa fidèle collaboratrice Shona Heath.
Conservatrice des photographies, au « V&A Museum », Susanna Brown a travaillé en étroite collaboration avec Tim Walker, tout au long du processus. « Il a une imagination débordante », déclare-t-elle à la « BBC Culture ».
Et d’ajouter : « L’exposition présente 10 mondes distincts, chacun avec son propre paysage sonore. Il y a un récit dans son travail, c’est un prestidigitateur, et il évoque desscènes d’imagination. Il est aussi, surtout, un artiste collaboratif. Il est comme un chef d’orchestre, ayant une vision, partagée avec ses collaborateurs, qu’il fasse un portrait ou crée un fantasme de mode. »
Son univers est tour à tour extravagant, fantasque, hyper-coloré, narratif, romantique, sophistiqué, théâtral et engagé, osant pratiquement tout. Ainsi, cet artiste illustre de manière magistrale la puissance du médium photographique.
Cet artiste exploite toutes les possibilités de la photographie : du portrait à des créations en extérieur, avec des cadrages au grand angle, l’usage d’optiques déformantes, l’expérimentation des ultra-violets pour l’éclairage; sans oublier le travail en studio, dans le dépouillement total ou dans des décors richement imaginés.
Soulignons que l’exposition « Tim Walker : Wonderfull Things » (« T.W. : des Choses merveilleuses »), tire son nom de l’expression utilisée, en 1922, par Howard Carter (1874-1939), l’archéologue qui découvrit la tombe de Toutankhamon (vers 1345-1327 avant notre ère), faisant suite à la question « que voyez-vous », répondit : « des choses merveilleuses ».
La présente exposition, à « C-Mine » a été mise en scène par Jo Klaps – un scénographe local, professeur de scénographie à la « Faculté d’Artchitecture et d’Art » de l’ Université d’Hasselt -, qui s’est inspiré du spectaculaire design de Shona Heath, qui décalra : « Tim Walker a un esprit exrêmement curieux et une énergie illimitée, il n’arrête jamais d’innover et ses nouvelles images sont parmi les plus spectaculaires qu’il ait jamais réalisées. »

Le début de l’exposition est ainsi présentée dans un espace blanc d’une grande sobriété. Ensuite, l’expo pranant de lacouleur, devient plus sombre, avec profusion de luxueuses textures, de couleurs et de sons. Cette exposition est donc une expérience unique, pour ceux qui connaissent déjà son travail artistique comme pour ceux qui le découvrent.
Une salle spéciale, intitulée « Chapel of Nudes », se consacre au nu, dont il revisite le genre avec excentricité et délicatesse, car, affirme-t-il, « nous sommes tous de magnifiques nus ».
Admirant la scénographie locale de Jo Klaps, au © « C-Mine »/Genk/2020 © « Photo News »
A l’occasion de son organisation à Genk, l’Echevine de la Culture, Anniek Nagels, nous confiait :“Nous choisissons nos expositions avec le plus grand soin et seulement si nous et nos partenaires sur le site sont convaincus qu’elles
lui apportent une réelle valeur ajoutée, reflètent notre ADN et celui de notre communauté.”
C’est en ces mots que l’Echevine salua l’authentique production de « C-Mine », proposée dans des décors de choix, conçus in situ, confirmant la capacité que l’ancien site minier de Genk a de pouvoir accueillir d’intéressantes expositions internationales.
Impressionnante, l’expo « Tim Walker : Wonderful Things » est la plus grande exposition jamais consacrée à ce célèbre photographe londonien. Montée, en 2019, à Londres, au « Victoria & Albert Museum » (« V&A Museum »), elle est accueillie, à Genk, dans l’ancien bâtiment des machines, sis sur le site de« C-Mine », où elle a entrepris la première halte de sa tournée internationale, dans une scénographie librement inspirée de celle du « V&A Museum ».
« Tim Walker : Wonderful Things » © « C-Mine »/Genk/2020
Ayant plongé, pendant plusieurs mois, dans la riche collection permanente du « V&A Museum », Tim Walker a sélectionné 23 peintures et objets, ces pièces historiques étant présentées au sein de la deuxième partie de l’exposition, dans une petite salle nommée « V&A Room ». Chacune de ses photographies est une tentative de capter l’émotion qu’il a ressentie face à ces peintures et objets, avec les récits qu’ils ont suscités chez lui.
A titre d’exemple, parmi ses retenons sa créativité autour de l’oeuvre « Krishna et Indra » (environ 1590/Empire Moghol/ à l’aquarelle opaque et à l’or/sur papier/issue de la collection permanente du« V&A Museum »), qui inspira sa série « Cloud 9 » (« Nuage 9 »), pour laquelle il eut recours à 8 modèles, 3 assistants photographes, différents responsables et assitants en coiffure, construction, maquillage, production, scénographie, stylisme …, pour un total d’une… quarantaine de personnes…
« Krishna et Indra » © « Victoria and Albert Museum »/2019
Ayant toujours été attiré par l’Inde et ses incroyables contrastes de chaos ambiant et d’harmonie cosmique, notons que ces photos de Tim Walker – rendant hommage au dynamisme et à la dimension mystique de l’Inde et à sa riche tradition du conte – furent réalisées dans des champs de fleurs du Worcestershire, riches en dauphinelles, baignant dans une intense lumière, pendant un été de canicule. Mettant en scène son amour des contrastes chaotiques de la culture indienne, il invita une brassée de créatures hybrides aux robes exubérantes, juste débarquées d’un songe psychédélique.
Autre série : « Box of Delights » (« Boîte à Délices »).


Propos de Tim Walker : « En regardant cet objet, cela me fait penser à comment nous, en tant qu’êtres humains, nous devons construire un monde privé que nous aimons. Dans ce cas, un jardin intérieur magique. C’est un besoin humain intrinsèque d’avoir cette intimité et votre monde privé est un endroit où vous pouvez devenir ce que vous aimez. »
Série « Illuminations » :

« Tobias et Sara lors de leur Nuit de Noces »/vitrail/1520 © « V&A Museum »/2019




Série « Pen & Ink »/« Tim Walker : Wonderful Things » © « V&A Museum »/2019
Propos de Tim Walker :« J’ai toujours été séduit par la noirceur d’encre, la confiance et l’érotisme des illustrations d’Aubrey Beardsley. Je connais son travail depuis des années, mais quand j’ai vu les tirages de près, je pouvais les visualiser immédiatement sous forme de photographies. Ses illustrations ont dû choquer durant cette période répressive de l’histoire. Il se devait d’avoir existé pour faire avancer la société. » A noter qu’ici,Tim Walker a photographié le mannequin Duckie Thot, qui, avec sa propre ombre traînant autour de sa silhouette, rend hommage aux œuvres audacieuses d’Aubrey Beardsley.
Quelques autres citations deTim Walker :
–« Pour moi, le « V&A Museum » a toujours été un Palais de Rêves. C’est le lieu le plus inspirant au monde. »
– « Pour moi, la photographie s’apparente au rêve. Je peux prendre en photo ce que mon imagination me laisse voir. Mais il faut pour cela que je croie, absolument, passionnément à la réalité de ce que je vois. Je veux tellement montrer ce que je vois en imagination que cela devient le réel et la photo que je prends devient presque un souvenir que je ramène de ce rêve. »
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Montage, à Genk, des décors réalisés in situ © « C-Mine »/2020
– « Chaque photographie est une totale lettre d’amour adressée à un objet du « V&A Museum », parfois à plusieurs objets. Ma relation aux objets, c’est comme tomber amoureux de quelqu’un. Cela relate comment nous interagissons en tant que personnes, comment nous devenons les meilleurs amis avec quelqu’un. C’est une recherche pour un nouvel ami. »
– « Quand je prends le portrait de quelqu’un, je fais beaucoup de recherches à son sujet. Je me demande : ‘qui est cette personne ? Qu’est-e qu’elle représente et en quoi croit-elle ?’ Le portrait, c’est explorer l’identité de quelqu’un et c’est une chose très tendre et vulnérable. Le portrait est une poignée de main, l’étreinte, l’accord où nous nous rencontrons, à mi-chemin d’un chemin de collaboration. »
– « Lorsque vous avez un appareil photo, il y a toujours une raison d’aller quelque part, pour vivre une aventure, parfois, lorsque vous prenez une photo, une extrême combinaison de chance et de chaos prend le dessus et vous devez danser avec le moment surprenant. Cela vous propulse à prendre des photos que vous n’auriez pas pu imaginer dans vos rêves les plus fous. C’est la magie de la photographie. »
– « Quelque part, pour vivre une aventure. Parfois, lorsque vous prenez une photo, unr extraordinaire combinaison de chance et de chaos prend le dessus et vous devez danser avec le moment surprenant. Cela vous propulse à prendre des photos que vous n’auriez pas pu imaginer dans vos rêves les plus fous. C’est la magie de la photographie. »
– « La photographie s’apparente pour moi au rêve. Je peux prendre en photo ce que mon imagination me laisse voir. Mais il faut pour cela que je croie, absolument, passionnément à la réalité de ce que je vois. Je veux tellement montrer ce que je vois en imagination que cela devient le réel et la photo que je prends devient presque un souvenir que je ramène de ce rêve. »
Edward Enninful, rédacteur en chef de l’édition britannique de « Vogue » nous confia : « Ses photographies exploitent un sentiment de possibilité. Il crée d’étranges et belles créatures dans des univers parallèles qui vous ouvrent sur d’autres mondes ». « Tim Walker est un capteur de rêves », déclara, de son côté, Amanda Harlech, consultante en mode et collaboratrice de longue date de ce brillant artiste.
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