« Tintin c’est l’Aventure » N° 5, en Librairies et dans les Boutiques « Tintin »


Ainsi, en page 35, nous découvrons un entretien avec Tchang Yifei, fille de Tchang Tchong-Jen (1907-1998), l’ami d’Hergé, et co-auteure de « Tchang » (propos recueillis par Christophe Quillien) : « Aujourd’hui, on peut acheter les albums de Tintin dans les librairies. Mais ‘Le Lotus bleu’ et ‘Tintin au Tibet’ sont souvent épuisés, en raison de leur succès ! Ils sont un motif de fierté pour les lecteurs chinois, car ils défendent la culture de leur pays. »
« Mon père était déjà reconnu dès le lendemain de la seconde guère mondiale ! Il avait ouvert l’un des tout premiers studios d’enseignement à Shanghai, puis il avait été nommé directeur de l’Académie de sculpture et de peinture à l’huile de la ville… La Révolution culturelle l’a frappé alors qu’il était à son apogée en tant qu’artiste. Pour lui, ce fut un terrible gâchis.«

Une belle finesse d’exécution pour la couverture du 2è album de « China Li » © Jean-Francois Charles

Planche extraite du porto-folio de © Jean-Francois Charles (p. 51 de « Tintin c’est l’Aventure » N° 5)
Lisons ce que déclare Maryse Charles, la scénariste des 2 albums de « China Li », édités par « Casterman », en page 49 du N° 5 de « Tintin c’est l’Aventure » : » Hergé a réussi à signer un album fantastique au plan du respect des éléments historiques, alors qu’il s’agissait, à l’époque, d’une oeuvre destinée aux enfants, avec tous les interdits que cela suppose.Tchang l’a influencé pour en faire un récit exemplaire et positif. Aujourd’hui la bande dessinée s’adresse principalement à un public adulte. La plupart des magazines pour la jeunesse ont disparu. Le regard contemporain des auteurs de bande dessinée sur la Chine n’est plus du tout dans le réalisme idéalisé des aventures de Tintin. »
« Au contraire d’Hergé, nous avons pu nous rendre en Chine pour faire des repérages et aller au contact de la vie locale et de la population chinoise. Au début des années 1930, quand l’histoire du ‘Lotus bleu’ a été dessinée, la Chine était encore un pays très fermé. »
Ci-dessous, une case d’une fumerie d’opium, fantasmée par Jean-Francois Charles, non reprise dans le présent magazine, mais qui illustre le propos de son épouse, Maryse Charles, le temps ayant fait son oeuvre et la bande dessinée ayant fort évolué depuis l’époque du « Lotus bleu », édité en noir et blanc par « Casterman », il y a 65 ans.
Une fumerie d’opium, dans le 2è tome de « China Li », fantasmée par © Jean-Francois Charles

Couverture © Casterman, reprise en p. 17 de « Tintin c’est l’Aventure » © Hergé Moulinsart 2020
Présentant ce magazine, nous lisons : « En 1936, paraît la première aventure de ‘Tintin en Extrême Orient : Le Lotus bleu’, qui offre une vision très nuancée de la Chine, loin des cichés parfois très nombreux des premiers albums. Pour ce voyage fictif, Hergé s’est pour la première fois documenté de près et collabore avec un étudiant chinois en sculpture, Tchang Tchong-jen. Cette rencontre marque un tournant décisif dans son travail de création : non seulement Hergé s’attache désormais à des retranscriptions fidèles, mais l’art du dessin de son ami laissera une empreinte durable sur son oeuvre. C’est la naissance de la ligne claire. »
Hergé et Tchang en 1934 (p. 13), tous deux âgés de 27 ans © Hergé Moulinsart 2020
De son côté, Pierre Baptiste, conservateur du Musée Guimet, à Paris, spécialiste de l’Asie du sud-est, répond aussi, à des questions de Christophe Quillien, dont celle-ci, p. 36 : « La vision d’Hergé est-elle conforme à (la) réalité ? ». Sa réponse : « Plutôt, oui, même s’il l’a adoucie, car il s’adresse à un public d’enfants. Mais la scène de l’inondation, par exemple traduit bien la souffrance du peuple chinois. »
L’inondation, dans le « Lotus bleu », évoquée par Pierre Baptiste © Hergé Moulinsart 2020
Soulignant l’appui apporté parTchang Tchong-jen, dans la rédaction chinoise fidèle des textes des banderolles et enseignes présentes au sein du « Lotus bleu », notons encore une autre réponse de Pierre Baptiste, figurant en page 38 : « Tchang Tchong-jen a vraiment joué un rôle de directeur artistique ». Par ailleurs Christophe Quillien écrit, en page 12 : « Et si la plus belle aventure, c’était la rencontre de l’autre ? En embarquant, ans le ‘Lotus bleu’, pour l’Empire du Milieu, Tintin s’apprête à découvrir une Chine mystérieuse, intrigante recelant mille secrets… Mais le plus beau trésor qu’il gardera de ce voyage en Extrême Orient sera son amitié avec le jeune Tchang. Une histoire qui évoque celle d’Hergé et d’un ami perdu puis retrouvé », qui deviendra un personnage de BD, tant lors de cette inondation qu’au sein de « Tintin au Tibet », édité en 1960, par « Casterman ».
« Grâce à vous, ma vie a pris une orientation nouvelle. Vous m’avez fait découvrir quantité de choses : la poésie, le sentiment de l’unité de l’homme et de l’univers », furent les mots d’Hergé, dans une lettre adressée à Tchang.
Case reprise à la p. 27 du magazine, avec les textes chinois de Tchang © Hergé Moulinsart 2020
En page 71, nous trouvons la reproduction d’un dessin original, en noir et blanc, annoté de multiples précisions sur le choix des couleurs et des grisés, destinées à l »imprimeur, pour la couverture du « Petit Vingtième », du 27 juin 1935.
Dessin de couverture du « Petit Vingtième », du 27 juin 1935 (p. 71) © Hergé Moulinsart 2020
Plus loin, de la page 80 à la page 88, Laura Stioui interroge Sylvain Tesson :« Tintin a-t-il contribué à vous donner le goût de l’aventure ? » L’écrivain-voyageur de répondre : « Il a contribué à creuser mon infinie nostalgie, car le monde dans lequel nous vivons n’est déjà plus celui de Tintin. Ces cinquante dernières années ont vu passer une génération qui a été dévastatrice. hergé décrit un monde de la diversité, avant les grandes mutations globales des années 1980 et l’arrivée d’Internet… Aujourd’hui on voyage toujors aussi rapidement, mais on reste dans la même pièce du musée. Où que l’on aille, on retrouve des gens qui vivent plus ou moins comme nous, qui portent les mêmes vêtements, qui conduisent ls même autos et qui ont tous leurs yeux rivés sur leur smartphones ! »
Au Tibet, Tchang aidé par Haddock et Tintin © Hergé Moulinsart 2020
« Je reviens d’un voyage au Tibet, et cela m’a frappé. C’est incroyable tout ce qui a pu se passer au Tibet en cinquante ans… Aujourd’hui ce pays est entièrement aménagé : il y a des routes, des hôpitaux, de l’électricité… L’esprit de révolte qui animait les Tibétains s’est éteint : les jeunes de vingt ans trouvent ça formidable d’avoir le chauffage et que leurs téléphones captent bien le réseau… »
Le « carnet de voyage », pages 96 à 107, est, quant à lui, consacré à Lorenzo Mattotti, « illustrateur, peintre, auteur de bandes dessinées et désormais réalisateur… (Ce) touche à tout a exploré le monumental site d’Angkor, plongé dans les ambiances survoltées de Rio et s’est perdu dans les ruelles labyrintiques de Venise. En exclusivité, le maître italien nous dévoile ses villes et paysages fétiches, qu’il remodèle jusquà l’abstraction« , écrivent Caroline Ollagnier-Rondeau et Frédéric Granier, en p. 96, précédant un superbe encart coloré, de 8 pages, réalisé par Lorenzo Mattotti, le réalisateur du dessin amimé « La fameuse Invasion des Ours en Sicile » (France-Italie/ 2019/82’/film lauréat, en 2019, du « Prix de la meilleure Réalisation », du« Festival international du Film », à Rome, ayant remporté, en 2016, le « Prix spécial de la Fondation Gan », aide à la création cinématographique). A noter qu’à partir du mercredi 1er juillet, grâce à la réouverture des salles, ce film sera à nouveau à l’affiche de plusieurs cinémas, à Bruxelles et en provinces…
« La fameuse Invasion des Ours en Sicile » © D.R.-Tous droits réservés
Dans son « Tour du Monde à portée de tous », Maxime Dewilde écrit, page 114 : « Comme Phileas Fogg, Tintin a traversé tous les continents. Autrefois réservés aux plus fortunés ou aux plus aventureux, les voyages lointains font de plus en plus d’adeptes, tout comme le tour du monde. »
Case reprise à la p. 120, avec les Dupondt sous le soleil de l’Egypte © Hergé Moulinsart 2020
Ainsi, à la page 120, nous serons en Egypte, près du Sphinx et des Pyramides, avec les Dupondt, et à la page 121, avec Haddock et Tintin, en Inde, devant le Fort Rouge, de Delhi.



- A Paris, avec le N° 1 de « Tintin c’est l’Aventure », Didier Platteau, directeur éditorial, et Nick Rodwell, administrateur délégué de © Moulinsart 2020 / © Photo : Didier Pasamonik/« Agence BD »
© Hergé – Moulinsart 2020
Vous devez être connecté pour poster un commentaire.