Le Cinéma belge vient d’être, à nouveau, reconnu, à l’occasion du 71ème « Festival de Cannes », grâce à « Girl » (Lukas Dhont/Bel./2018/105′), le film le plus primé cette année, toutes Sections confondues, alors qu’il n’était pas en compétition pas dans la « Sélection officielle », mais bien dans la Section « Un cetain Regard », qui vise à mettre à l’honneur des oeuvres audacieuses et originales de cinéastes encore peu connus :
- « Caméra d’Or », toutes Sections confondues ;
- « Prix d’Interprétation », dans la Section « Un certain Regard », pour Victor Polster ;
- « Prix Fipresci des Critiques de Cinéma », dans la section « Un Certain Regard » ;
- « Queer Palm », Prix Indépendant, toutes Sections condues.
Présidé, cette année, par la productrice française Sylvie Pialat, ce dernier Prix récompense le meilleur film traitant des thématiques altersexuelles (bisexuelles, homosexuelles et transgenres).
Ainsi, à l’ « AFP », Lukas Dhont – dont les thèmes favoris sont l’identité, l’adolescence,la masculinité, la féminité – déclara : « Ce qui m’intéresse, c’est montrer des personnes qui ne sont pas dans les normes classiques du masculin et du féminin… Le Cinéma est un moyen intéressant d’en parler ».
Pour le créateur, en 2010, du « Queer Palm », le critique Franck Finance-Madureira, il estima : «‘Girl’ a emballé le Jury. Ce film marque aussi la naissance d’un grand cinéaste avec un traitement si particulier pour son sujet permettant à chacun de s’identifier ».
Lors de la remise de la Caméra d’Or, ce samedi 19 mai, au réalisateur belge Lukas Dhont, laSuissesse Ursula Meier, présidente du Jury Officiel, déclara : « ce film allie délicatesse et puissance ».
Quant au réalisateur, signant, ici, son premier long-métrage, monté sur la scène en compagnie de son acteur principal, Victor Polster, il tint à s’adresser au public en ses mots : « Je dédie ce film à deux personnes exceptionnelles. Celle sans qui le film n’existerait pas (évoquant la personne qui, dans sa vraie vie, inspira ce film, ndlr), ainsi que celui qui, à 16 ans, a tenu ce rôle sans se soucier du qu’en dira-t-on« … Ceci est d’autant plus vrai que notre jeune compatriote, dont c’est le premier film, va retrouver ses condisciples de classe, afin de passer, avec eux, dans les tous prochains jours, ses examens de fin d’année scolaire…

#CameradOr #Girl (1/2) Ce prix salue l’audace d’un très jeune créateur cinéaste qui a osé porter à l’écran avec finesse la thématique du transsexualisme. Je me réjouis d’autant+ en cette semaine de lutte internationale contre l’homophobie et les discriminations liées au genre.
Soulignons le choix fait par Lukas Dhont (26 ans) de tourner son film à la fois, avec des acteursintervenant dans leur langue, en français ou en néerlandais, n’hésitant pas à déclarer : « Je veux me ‘profiler’ comme un réalisateur belge et pas flamand« , précisant avoir déjà eu recours à ces mêmesdeux langues dans ses courts-métrages…
… Une preuve de plus, pour nous, Belges, qu’à l’image du « Kunstenfestivaldesarts », que dans le monde des Arts et de la Culture, il n’existe pas de frontières entre nos différentes Communautés et Régions.

Pour ce qui est de la « Palme d’Or », elle est revenue à « Une Affaire de Famille », du JaponaisHirokazu Kore-eda (2018/121′), le « Prix du Jury » revenant à « Capharnaüm », de la Libanaise Nadine Labaki (2017/123′), deux films évocant des « enfances saccagées », notre collègue Jacques Mandelbaum, soulignant dans le quotidien français « Le Monde » : « Tout dans ce palmarès atteste d’une volonté d’ouverture aux maux du monde et d’une intention fortement revendicative… »
Yves Calbert.
Vous devez être connecté pour poster un commentaire.