Retour sur la 69è « BRAFA , vue par Fabien Sebo

Retour sur la 69è « BRAFA », vue par Fabien Sebo

Publié le février 3, 2024 par yanismiguel Poster un commentaire

Hall d’accueil © « BRAFA »

Après les traditionnelles « previews », sur invitations, le dimanche 28 janvier quelques 9.000 visiteurs on été accueillis au sein de la 69è « BRAFA » (« BRussels Art FAir »), organisée dans les palais 3 & 4 de « Brussels Expo ».

Oeuvre de Paul Delvaux © Photo : Fabien Sebo

Oeuvre de Paul Delvaux © « De Jonckheere »/Genève © Photo : Fabien Sebo© Photo : Fabien Sebo

Sur une superficie de 21.000 m2, plus de 10.000 oeuvres nous y étaient proposées, jusqu’au dimanche 04 février, par 132 galeries de 14 pays, leurs présentations – enchantant les collectionneurs aussi bien que les simples visiteurs (près de 67.000 amateurs d’art, de différentes générations, ont été accueillis) – ayant été rehaussée par un décor délicat, empreint de touches surréalistes rendant hommage à l’invitée d’honneur, la « Fondation Paul Delvaux », cet espace, proposé, à l’occasion du 30è anniversaire du décès de l’artiste, ayant connu un fort beau succès.

« Manifeste du Surréalisme » (André Breton/1924) © « Editions du Sagittaire »

C’était l’occasion, également, de célébrer le 100è anniversaire de la rédaction, par André Breton (1896-1966), du « Manifeste du Surréalisme », publié, le 15 octobre 1924, par les « Editions du Sagittaire ».

Oeuvre de Paul Delvaux © « Boon Gallery » © Photo : Fabien Sebo

Notons que Paul Delvaux a toujours été prudent sur son appartenance au « surréalisme », n’ayant pas adhéré à l’engagement surréaliste dans sa dimension collective, qui fut celle des surréalistes belges, le poète français André Breton (1896-1966) ayant déclaré : « Paul Delvaux a fait de l’univers, l’empire d’une femme, toujours la même, qui règne sur les grands faubourgs du cœur ».

« Oscar », de l’atelier de Boitsfort © « Fond. Delvaux »/« Royal Chamber of Art Dealers » © Ph. : F. Sebo

Paul Delvaux et « Oscar » © « Fondation Delvaux »/ St.-Idesbald

Si l’artiste belge - apprécié par un autre poète français, Paul Elouard (Eugène Grindel/1895-1952) – occupe une place atypique, c’est aussi dû à son univers, vraisemblablement plus proche d’une forme de « sur-réalité » que du « surréalisme » à proprement parlé.

Film « Papillons de Nuit » (Raoul Servais & Paul Delvaux) Raoul Servais © « Fond. Roi Baudouin »

Dans l’espace réservé à la « Fondation Roi Baudouin », six « Art Talks » (« Conférences sur l’Art ») recueillir un immense succès, nos regards, dès notre arrivée sur ce stand fort bien scénographié, étant attiré par la projection en boucle, sur un grand écran, d’un film d’animation, réalisé en « servaisgraphie » : « Papillons de Nuit » (Raoul Servais & Paul Delvaux/Belgique/1997/8’/film lauréat, en 1998, du « Cristal du meilleur Court-Métrage » et du « Prix de la Critique internationale Fipresci », au « Festival international du Film d’Animation« , à Annecy), une étude de vols de papillons et six celluloïds utilisés pour ce dessin animé étant exposés, en dessous de l’écran.

a painting of a woman in a long white dress standing next to a doorway with an open door

« Portrait de Margueritte » (Fernand Khnopff/1887) © « Fond. Roi Baudouin »/« MRBA »

Des oeuvres de différents artistes étaient, aussi, présentes, dont plusieurs de Félicien Rops (1833-1898), en dépôt au « Musée provincial Félicien Rops », à Namur, et une huile sur toile marouflée de Fernand Khnopff (1858-1921), « Portrait de Margueritte » (1887), un portrait de sa soeur, en dépôt aux « Musées Royaux des Beaux-Arts », qui nous étai proposée pour la première fois à la « BRAFA », en n’oubliant pas l’exposition du plus ancien saxophone baryton connu (1846) d’Adolphe Sax (Antoine-Joseph Sax/1814-1894), acquis en 2019, en dépôt au « MIM » (« Musée des Instruments de Musique », à Bruxelles.

« La Dame au Pantin » (Félicien Rops/1883) © « Fond. Roi Baudouin »/« Musée F. Rops » © Ph. : V. Everarts

Outre les exposants déjà évoqués dans notre précédent article, notre attention a également été attirée par :

** « Samuel Vanhoegaerden Gallery » (Knokke) : Une découverte que ces oeuvres réalisées par l’artiste américain Tom Wesselmann (1931-2004), étudiant ensuite, à l’ « Art Academy », à Cincinnati, puis à la « Cooper Union for the Advancement of Science and Art », à New York.

Oeuvre de Tom Wesselmann © « Samuel Vanhoegaerden Gallery »

« Passion in Steel » (Tom Wesselmann) © « Samuel Vanhoegaerden Gallery »/Knokke © Ph. : F. Sebo

L’accrochage de cette Galerie à la « BRAFA », met en valeur un travail artistique original qu’il entreprit dès 1983, découpant du métal, en vue d’accrocher au mur, des lignes métalliques de dessins. Ce sont les « Steel Drawings« (« Dessins d’Acier »), qu’il peint, la froideur du métal contrastant avec la chaleur des couleurs et la souplesse des lignes, les murs devenant ainsi les toiles, qui, ici, valorisent des nus féminins.

** « Lex-Antiqua » (Wellen) : contrastant totalement avec la précédente galerie, le galeriste belge Pol Camp nous présente d’intéressantes gravures anciennes essentiellement du XVIè siècle, Pieter Brueghel l’Ancien (vers 1525-1569) étant principalement mis à l’honneur, avec, notamment, un autre contraste, celui existant entre « La Cuisine maigre » et « La Cuisine grasse », la paire (1599) nous étant proposée à 10.000€. Admirons, aussi, « La Bataille des Tirelires contre les Coffres-Forts » (1570), nous rappelant que l’argent, au XVIè siècle, était tout aussi important que cinq siècles plus tard, au XXIè siècle, une gravure également proposée à 10.000€.

Sous les vitres de ce stand, d’autres oeuvres nous sont présentées.

** « Hélène Bailly » (Paris) : une peinture de Marc Chagall (1887-1985) attire notre attention : « Au Cirque » ou « Clown à la Trompette » (1959-1868), une oeuvre emplie de symboles se référant à son goût pour le cirque, Bella, sa femme étant peinte avec son bouquet, devant un clown musicien.

« Clown à la Trompette » ou « Au Cirque » (Marc Chagall) © « Hélène Bailly »/Paris

** « Die Gallerie » (Frankfurt am Main) : nul ne peut s’empêcher de voir son ensemble de trois visages sculptés, hauts, chacun, de deux mètres, l’oeuvre en bronze, due à l’artiste germano-américano-français Max Ernst (Maximilian Maria Ernst/1891-1976) s’intitulant « Corps enseignant pour une Ecole de Tueurs » (1967).

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« Corps enseignant pour une Ecole de Tueurs » (Max Ernst/1967) © « Die Gallerie »/ Frankfurt am Main © Photo : Fabien Sebo

** « Galerie Montagut » (Barcelona) : parmi nombre de sculptures africaines en bois, notons la présence d’une statuette du peuple baoulé (XIXè siècle), d’une hauteur de 60 cm, nous provenant de la Côte d’Ivoire, des pépites d’or étant incrustées dans son front.

Statuette africaine © « Galerie Montagut »/Barcelona

Plus de la moitié des vingt nouveaux exposants sont spécialisés en art ancien (objets d’art, peintures & sculptures), comme « Nicolás Cortés Gallery » (Madrid/N° 89) qui expose, à l’entrée de son stand, deux portraits de Lavinia Fontana (Italie/1552-1614), la fille du peintre maniériste italien Prospero Fontana (1512-1597).

Oeuvre de Pablo Picasso © « Brame & Lorenceau »/Paris © Photo : Fabien Sebo

Notons que le Service Presse, fort bien coordonné par Vanessa Polo Friz, insiste sur le fait que la « BRAFA » se veut d’être éco-responsable, étant respectueuse de l’environnement, avec ses partenaires et fournisseurs. Ainsi les
stands sont construits par « Stabilo », à partir de structures en bois, qui seront démontés, ses composantes étant stockées, afin d’être, ensuite, réutilisées.

« Fantomas » (René Magritte) © « De Jonckheere »/Genève © Photo : Fabien Sebo

Créé selon le dallage peint par l’artiste, dans « L’Hiver » (1958), une toile conservée aux « Musées Royaux des Beaux-Arts de Belgique », le tapis qui recouvre les allées de la « BRAFA » est créé par la firme danoise « EGE« , qui travaille sur base d’une approche durable et circulaire au niveau production. Ainsi, chaque année, ses structures
transforment 2.495 tonnes de fils fabriqués à partir de filets de pêche abandonnés, de moquettes usagées et d’autres types de déchets industriels, afin de réaliser de nouveaux tapis. Qui plus est, celui de la « BRAFA » est donné, après chaque édition, à des associations, qui lui offriront une vie supplémentaire.

« Le Chat » © Philippe Geluck © « Huberty & Breyne » © Photo : Fabien Sebo

« Le Chat » © Philippe Geluck © « Huberty & Breyne »/Bruxelles & Paris © Photo : Fabien Sebo

« Le Chat » © Philippe Geluck © « Huberty & Breyne »/Bruxelles & Paris © Photo : Fabien Sebo

© © « Huberty & Breyne » © Photo : Fabien Sebo

A noter que les Palais 3 & 4 de « Brussels Expo » sont éclairés au « LED », la « BRAFA » recommandant à ses exposants d’opter, de même, pour ce type d’éclairage, sur leur stand, réduisant ainsi leur consommation d’énergie.

Oeuvre de Mel Ramos © « Galerie Patrice Trigano »/Paris © Photo : Fabien Sebo

© « Francis Janssens Van Der Maelen » © Photo : Fabien Sebo

Les invitations, tout comme le catalogue sont imprimés sur du papier éco-responsable, la « BRAFA » travaillant avec l’imprimerie « Graphius », qui accorde une grande importance à la consommation d’énergie et qui favorise une livraison efficace des imprimés, avec une flotte de transport adaptée aux normes écologiques, afin de réduire les émissions inutiles.

Oeuvre de Nicky de Saint-Phalle © « » © Photo : Fabien Sebo

Oeuvre de « Corneille » (Guillaume Cornelis van Beverloo) © « Secher Fine Art & Design »

Oeuvre de « Corneille » (Guillaume Cornelis van Beverloo/1951) © « Secher Fine Art & Design»/Danemark » © Photo : Fabien Sebo

De même, depuis l’an dernier, la « BRAFA » propose à ses visiteurs d’emprunter des mini-bus électriques sur le site, afin de se rendre du « Parking C » jusqu’à l’entrée des Palais, l’accès à la « BRAFA » via le métro étant recommandé.

Oeuvre de Bram Bogart © Photo : Fabien Sebo

Oeuvre de Robert Indiana © Photo : Fabien Sebo

Enfin, si les sacs distribués à la « BRAFA » sont produits en toile de coton bio, étant donc réutilisables, là où c’est envisageable, le papier est remplacé par le digital …

© « Delen Private Bank » © Photo : Fabien Sebo

… Mais revenons à l’invité d’honneur, pour signaler que la « Fondation Paul Delvaux » sera de la partie, à « La Boverie », à Liège, du vendredi 04 octobre 2024 jusqu’au dimanche 16 mars 2025, pour l’exposition « Les Mondes de Paul Delvaux », scénographiée par « Tempora », et ce alors que le « Musée Paul Delvaux », réouvrira ses portes le samedi 30 mars, à Sint-Idesbald.