Violations des droits humains en Haïti, en Birmanie et en Éthiopie

Le Parlement européen a adopté trois résolutions sur la situation des droits humains en Haïti, en Birmanie et en Éthiopie.

Haïti et la violence des gangs

Le Parlement condamne fermement les actes de violence perpétrés par environ 200 gangs en Haïti. Certains entretiendraient des liens avec des acteurs étatiques, des responsables politiques et des chefs d’entreprises, dont le pouvoir a considérablement augmenté depuis l’assassinat du Président haïtien Jovenel Moise en juillet 2021. En raison des crises socio-politique, économique et des gangs qui s’accompagnent d’atteintes aux droits humains de plus en plus fréquentes, la population dans son ensemble vit dans un sentiment omniprésent d’insécurité, selon les députés.

Le Parlement exige la fin immédiate de la violence et de la criminalité des gangs et la traduction en justice des responsables dans le cadre de procès équitables, ainsi que l’amélioration du contrôle des armes illégales et la mise en place de programmes sociaux, de programmes de santé et d’éducation dans le pays.

Les députés souhaitent que toutes les parties prenantes en Haïti trouvent une solution durable, consensuelle et assortie d’échéance pour permettre la tenue d’élections législatives et présidentielles équitables. Les autorités haïtiennes doivent assurer une meilleure gouvernance à tous les niveaux de l’État et de la société.

Enfin, le Parlement encourage l’UE et les institutions financières internationales à augmenter leurs contributions à l’aide financière pour Haïti.

La résolution a été adoptée à main levée.

Atteinte à la liberté des médias en Birmanie, notamment les cas de Htet Htet Khine, Sithu Aung Myint et Nyein Nyein Aye

Condamnant fermement le régime violent et illégitime de la junte militaire en Birmanie, les députés lui demandent instamment d’abandonner toutes les accusations motivées par des considérations politiques contre des membres de la presse et des professionnels des médias, et de libérer sans conditions tous les journalistes injustement détenus.

Ils appellent également la junte militaire à mettre immédiatement fin aux violences, arrestations, détentions arbitraires, tortures, violences sexuelles et autres mauvais traitements, ainsi qu’aux procès inéquitables à l’encontre des journalistes et des professionnels des médias.

Les députés demandent à la junte militaire de libérer sans condition le Président Win Myint, la conseillère d’État Aung San Suu Kyi et toutes les personnes arrêtées sur la base d’accusations sans fondement, ainsi que la fin immédiate de l’état d’urgence illégal dans le pays, le rétablissement du gouvernement civil, le retour à la démocratie et l’ouverture rapide du parlement avec la participation de tous ses représentants élus.

La résolution salue les sanctions imposées par le Conseil aux membres de la junte et à leurs entreprises et invite l’UE à mettre en place de nouvelles sanctions ciblées à l’encontre des responsables des violations des droits humains les plus graves dans le pays.

Enfin, les députés condamnent la Russie et la Chine pour avoir apporté leur soutien politique, économique et militaire à la junte birmane.

La résolution a été adoptée à main levée.

La situation récente au Tigré (Éthiopie) sur le plan humanitaire et sur celui des droits humains, notamment en ce qui concerne les enfants

Le Parlement réitère son appel urgent en faveur d’un arrêt immédiat des hostilités et d’un cessez-le-feu au Tigré et dans les régions voisines, sans conditions préalables. Les députés demandent qu’un accès humanitaire total et sûr à toutes les personnes touchées par le conflit dans la région soit aménagé immédiatement et durablement.

Ils condamnent fermement les opérations visant délibérément des civils, menées par toutes les parties belligérantes, ainsi que le recrutement d’enfants par certaines parties belligérantes. Ils rappellent que les attaques délibérées contre des civils, le fait de viser des enfants ainsi que le recrutement et l’utilisation d’enfants soldats constituent des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité.

De plus, le texte mentionne qu’un enfant du Tigré sur trois âgé de moins de cinq ans et la moitié des femmes enceintes et allaitantes souffrent de malnutrition en conséquence de la guerre civile en Éthiopie et qu’un total de 1,39 million d’enfants de la région ne peuvent pas se rendre à l’école.

La résolution exprime son soutien à tous les efforts diplomatiques visant à mettre fin au conflit en cours en Éthiopie, en particulier par la médiation de l’Union africaine. Tout en regrettant vivement que le Conseil de sécurité de l’ONU n’ait pas pris de mesures efficaces en ce qui concerne la situation au Tigré, les députés l’invitent instamment à prendre des mesures concrètes et décisives pour garantir un accès humanitaire sans entraves, permettre la protection des civils, faire cesser et condamner les graves violations du droit international et veiller à ce que les responsables des atrocités commises répondent de leurs actes.

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