Fourmis rouges XXL, Fresques, Photos et un Concert créent l’Eté culturel de Namur

Des fourmis rouges XXL, créées par Nicolas Heres, sur la façade du Cabinet de Maxime Prévot
A gauche, la « Villa Balat », à Jambes-Namur © Ville de Namur
« Simplifiez, simplifiez encore, et quand vous aurez simplifié, vous n’aurez pas encore assez simplifié ! », écrivait Alphonse Balat (1818-1895), l’architecte de la « Villa Balat », édifiée en 1906, sise à Jambes-Namur, au pied de la passerelle « L’Enjambée », ouverte au public depuis le jeudi 11 mai 2000.
Alphonse Balat, l’architecte de la « Villa Balat »
Formé aux « Académies des Beaux-Arts », à Namur, puis à Anvers, Alphonse Balat fut le mentor de Victor Horta (1861-1947). On lui doit les« Serres de Laeken », mais aussi les« Musée Royaux des Beaux-Arts de Belgique« , à Bruxelles.
Adepte du « Street Art », Démosthène Stellas, créateur de la fresque de la « Villa Balat »
Membre du collectif namurois « Drash », l’artiste jambois Démosthène Stellas va réaliser, sur un mur de la « Villa Balat », une fresque monumentale, composée de formes végétales, rendant hommage à son architecte et à l’époque dans laquelle ce dernier s’inscrit, aux prémices de l’ « Art Nouveau ».
Une accueillante « Maison d’Hôtes » © « Villa Balat »
A noter que c’est autour d’un apéro que ce projet s’est initié. La propriétaire de la Villa, Muriel Charon, ayant vu Démostène Stellas dessiner des croquis sur un carnet, ils échangèrent autour d’une fresque basée selon le principe de la simplification, cher à Alphonse Balat. Désormais, pour Muriel Charon, fonctionnant à l’instinct, « c’était lui ou personne d’autres »… C’est donc lui qui, en fonction du climat, commencera le travail ce lundi 20 juillet, une création – d’une valeur de 25.000€, prise en charge par la Ville -, qui devrait durer une semaine… Avis à tous ceux qui voudraient assister à la réalisation de cette fresque, qui s’étendra jusqu’au magasin de crêmes glacées « Gastronome », sis à l’angle de la rue Mazy…
Projet de fresque de Démosthène Stellas, pour la « Villa Ballat », inspiré de Karl Blossfledt © DR
L’œuvre s’inspire des macrophotographies de plantes du photographe allemand Karl Blossfledt (1865-1932), alors professeur à l’ « Ecole des Arts Appliqués », à Berlin, auteur du livre « Les Essentielles », référence dans les écoles d’arts décoratifs, qui écrivit en préface de son autre ouvrage « Jardin merveilleux de la Nature » : « Ce n’est qu’en puisant à l’intarissable fontaine de jouvence de la nature, comme le font tous les peuples depuis la nuit des temps, que l’art peut être amené à trouver une force neuve… La beauté et la noblesse de la nature ont raison de la sécheresse qui caractérise souvent la création contemporaine. »
Exposition des travaux de l’ « ILFoP », à la « Galerie du Beffroi » © Ville de Namur
Passons la passerelle enjambant la Meuse (d’où son nom « L’Enjambée ») et retrouvons-nous sur sa rive namuroise, au« Grognon », à quelques centaines de mètres de la« Galerie du Beffroi », où une sélection des travaux que 9 photographes diplômés de l’ « ILFoP » (« Institut Libre de Formation Permanente ») nous est proposée, jusqu’au dimanche 26 juillet. Entrée gratuite, mais port du masque et réservations obligatoires (081/24.87.20).
De la photo revenons à la peinture, avec« Estefan » (Stéphane Remond) qui, dans le parking de l’Hôtel de Ville, a reçu pour mission de concevoir une peinture murale sur les murs et les pilastres. Composée de formes géométriques, cette œuvre (coût pour 200 m2 : 16.000€, à charge de la Ville) évoquera l’environnement urbain, l’artiste nous annonçant qu’il compte privilégier des couleurs pastel sur fond gris, nous confiant : « Le quotidien m’inspire. Je travaille en free style, j’improvise sur le moment même. »
Des fourmis rouges XXL, créées par Nicolas Heres, sur la façade du Cabinet de Maxime Prévot
Qui dit Hôtel de Ville, pense au Bourgmestre de Namur, Maxime Prévot, qui, ayant la Culture dans ses attributions, a accepté, volontiers, que la façade son Cabinet soit envahie de fourmis rouges, de tailes XXL, dues à la créativité de l’artiste français Nicolas Eres.
A l’assaut du « Théâtre Royal », jusqu’au 30 septembre © Asselberghs/« Belga »
Brouillant nos repères, en perturbant notre rapport au réel, 80 fourmis rouges, réalisées grâce à un budget de 20.000€, attirent nos regards par leur aspect ludique, envahissant, jusqu’au mardi 15 septembre, diverses façades du Centre-Ville (« Théâtre Royal », « Galeria-Inno », rue des Brasseurs, …), Nicolas Eres, leur créateur, déclarant :« Cela symbolise la nature qui reprend le dessus sur les constructions humaines. Elles seront là après nous, après notre civilisation. En plus la fourmi, je trouve ça très esthétique. Elles sont partout sur le globe ».
Comme le souligne l’artiste, les fourmis sont des insectes sociaux qui dépendent les uns des autres. Elles ne peuvent survivre seules et, pour ce faire, décident de vivre en colonies organisées. Avec les installations de fourmis en milieu urbain, naît une osmose romantique entre la construction humaine et la nature, … qui finit toujours par reprendre ses droits.
Mathilde Dujardin réalisant sa fresque « La Colère de l’Air ravive les Sentiments » © DR
… Mais laissons ces « Sculptures dans la Ville » continuer à cheminer sur nos façades et passons par le Square Léoplod, où l’ancien Pavillon de l’« Office du Tourisme » vient d’être recouvert de la fresque circulaire « La Colère de l’Air ravive les Sentiments », peinte par Mathilde Dujardin, secondée par des résidentes de l’ « Accueil Mosan » (une association qui accueille des personnes en situation de handicap),cette démarche participative étant doublée d’une réflexion sur la coexistence entre l’homme et la nature.
« Maison de Famille » © « Hôtel de Groesbeeck-de Croix » -Ville de Namur
Prenons la direction de la Place Saint-Aubain, descendant ensuite vers la Sambre, jusqu’au« Pôle muséal des Bateliers » qui nous propose deux centres d’intérêt, dont la (re)découverte, à l’étage de l’ « Hôtel de Groesbeeck-de Croix » (édifié au XIIIè siècle et réaménagé au XVIIIè siècle) de plusieurs salles qui n’étaient plus accessibles depuis… 2013.

Boudoir de la Comtesse et Salle du peintre Nicolas Lafabrique, né à Namur, en 1649 © DR
Au sein de cet Hôtel particulier du Siècle des Lumières, devenu « Musée des Arts décoratifs », une nouvelle exposition nous est proposée, intitulée « Maison de Famille », nous plongeant dans la vie quotidienne d’une famille de nobles, au XVIIIè siècle, nous imprégnant de l’athmosphère d’une telle demeure patricienne, à travers un florilège d’objets d’époque. A l’extérieur, un acceillant jardin à la française nous attend, avec son étendue d’eau, ses faisans et ses putti allégoriques, auprès desquels nous aimons nous faire photographier.
Second point d’intérêt, au sein de la structure contemporaine de ce« Pôle muséal des Bateliers », qui accueillera d’ici quelques mois le « Musée archéologique ». Dans l’attente de l’ouverture de ce dernier, l’exposition « Pas son Genre ! » nous est proposée, jusqu’au dimanche 25 octobre, abordant la question du genre, en archéologie, au travers des pratiques funéraires et de l’interprétation de la fonction des objets, cette exposition étant organisée grâce aux collections de la « Société archéologique de Namur » et à des prêts du « Musée royal de Mariemont », du « Musée du Malgré-Tout » (Treignes), du « Musée archéologique d’Arlon », ainsi que de l’ « Agence wallonne du Patrimoine ».
« Pas son Genre ! » © « Musée archéologique »-« Ville de Namur »
La question du genre, en archéologie, est souvent abordée à partir des pratiques funéraires. Au travers des restes osseux des individus et de leur mobilier funéraire, les sépultures livrent en effet des indications sur la manière dont vivaient les gens (âge, sexe, maladies, alimentation…) et sur leur vie quotidienne (parure, habillement, production…), cette exposition s’attachant à nos régions – de l’âge du Bronze à la période mérovingienne -, mais aussi à l’ancienne Egypte…
du sexisme, du racisme, de l’homophobie et de la transphobie. Présentée jusqu’au mercredi 07 octobre, son but est de sensibiliser le public, afin d’encourager l’égalité et la diversité, dans le monde de l’archéologie.




Fresque en hommage à Evelyne Axell, à hauteur de l’ « Ecole des Beaux-Arts » © Ville de Namur
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