« Mons 2015 »: Porter la Culture au-delà des Différences (Elio Di Rupo)
Ce dernier samedi, la fête d’ouverture de « Mons 2015 » fut un total succès, attirant plus de 100.000 personnes, sans le moindre incident, dans une ambiance familiale « bon enfant ». De quoi redonner un peu d’optimisme dans une société marquée par la violence, prouvant, par ailleurs, l’importance de la culture pour éduquer et accéder à un « mieux vivre ».
A ce niveau, écoutons les propos d’Arne Quinze, à qui la Ville de Mons vient de donner son accord afin qu’il réalise, à ses frais, une nouvelle installation en bois, la première, le « Passenger », ayant du être démontée pour des raisons de sécurité: « L’art urbain donne envie de pousser les portes de la culture, d’aller à l’opéra, au musée, … Avant de devenir politiciens, les élus devraient faire deux fois le tour du monde pour remplir leurs sacs à dos d’espoir… Nous sommes trop divisés, nous avons un problème d’identité. A Mons, il y a une personne qui décide, contrairement à ce qui se passe à Bruxelles. A Mons, il n’y avait pas d’argent, mais Di Rupo a été le chercher. La ville avait le désir d’exister, de se mettre sur la carte et elle n’avait pas de problème comme on peut en avoir à Bruxelles entre ceux qui se disent flamands, francophones, bruxellois ou belges. A Lille (en 2004 et depuis avec « Lille 3000″, ndlr), il y avait une femme forte aussi: Martine Aubry n’avait pas peur des électeurs. Contrairement à Bruxelles, Mons a trouvé, seule, le vaccin contre la banalité… ». Et François Schuiten d’ajouter: « Qu’est-ce qui se passe dans la tête d’un politicien pour ne pas comprendre que ces musées et la culture sont rentables pour la culture et pour l’économie… C’est terrible lorsqu’on arrête de s’interroger avec son imaginaire… (propos recueillis par Daniel Couvreur et Béatrice Delvaux, pour « Le Soir »).
Comme le disait, en conférence de presse, le Bourgmestre de Mons: « Il convient de porter la culture au-delà des différences ». Puisse-t-on comprendre cela au niveau fédéral, que ce soit pour la « Monnaie », le « Musée Fin de Siècle » ou ailleurs!…
« Mons 2015, ce n’est pas qu’en 2015 et ce n’est pas qu’à Mons », insiste Elio Di Rupo. De fait, Antwerpen, Binche, Charleroi, Gent, La Louvière, Liège, Lille, Maubeuge, Mechelen, Namur et 8 autres villes partenaires proposeront un programme culturel sous le label « Mons 2015 ».
Les retombées touristiques promettent, à l’image de ce que connait toujours Lille, onze ans après « Lille 2004 ». Dès samedi, nombre de restaurants ont refusé du monde… Et Paul Magnette, Ministre-Président de la Wallonie, de se réjouir de l’apport pour l’aéroport de Gosselies/Charleroi! …
A côté de l’immense fête populaire, n’oublions pas l’aspect officiel de cette journée pleinement réussie, authentique triomphe de la culture et de la convivialité sur la violence de l’intégrisme. Ainsi, dès 16h., Elio Di Rupo et le Gouverneur du Hainaut, Tommy Leclercq, accueillent le Couple royal au « Musée des Beaux Arts » (« BAM »), pour inaugurer officiellement l’exposition phare de « Mons 2015 », « Van Gogh au Borinage: La Naissance d’un Artiste », en présence de Martine Aubry, Maire de Lille, de Paul Magnette, de Rudy Demotte, Ministre-Président de la Communauté française, de Philippe Breedlove, Commandant suprême des Forces alliées, Catherine De Bolle, Commissaire générale de la Police fédérale, … Pendant 40′, tous les invités parcourent les deux niveaux de l’exposition, guidés par son Commissaire, le Néerlandais Sjaar Van Heugten, avant de se rendre à la Collégiale Sainte-Waudru, désacralisée pour l’occasion, des chapelles latérales étant reconverties en … bars à champagne et à potages! A 17h., Joëlle Scoriels, « RTBF », lance l’inauguration officielle de « Mons 2015 », Elio Di Rupo soulignant: « Il fallait que la volonté l’emporte sur la résignation, l’audace sur l’inertie, l’imagination sur les désillusions »! … Et la « 9ème Symphonie » de Beethoven de retentir! … La fête est réussie! … Pari gagné! …
Yves Calbert.



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