Des Signatures pour Lascaux, au « Cinquantenaire »
Découverte en Dordogne, à Montignac, en 1940, la grotte de Lascaux fut définitivement fermée au public dès 1963, la respiration humaine entraînant un réchauffement de la grotte, qui aurait provoqué un effacement progressif d’oeuvres datant de plus de 20000 ans, les vibrations provoquées par la progression des centaines de milliers de visiteurs risquant d’entraîner des fissures, voire une infiltration d’eau!!! Aussi, une reproduction fidèle, « Lascaux II » fut réalisée à proximité, afin de pouvoir être offerte à la visite d’un très nombreux public!
Plus récemment, en 2010, le Ministère de la Culture autorisa la reproduction des panneaux de la Nef, un endroit particulièrement étroit que seuls des scientifiques ont pu découvrir. Obéissant à la pensée qu’ « il convient d’obéir à la paroi », six mois durant, trois artistes, faisant face aux oeuvres originales, réalisèrent, avec fidélité, pinceaux à la main, ces reproductions destinées à être transportées en différents lieux.
Ainsi, avant de se rendre à Tokyo, en 2016, après avoir été présentée à Bordeaux, Chicago, Houston et Montréal, où il se trouve jusqu’au 14 septembre, l’ « Art rupestre de Lascaux » s’exposera à Bruxelles, aux « Musées Royaux d’Art et d’Histoire », du 14 novembre 2014 au 15 mars 2015, présentant en outre, pour la toute première fois, un dispositif lumineux nous permettant de découvrir des gravures invisibles à l’oeïl nu.
Dans ce but, il y a quelques jours, Monsieur le Sénateur Bernard Cazeau, Président du Conseil général de la Dordogne (à droite, sur la photo), et Monsieur Eric Gubel, directeur général a.i. des « Musées Royaux d’Art et d’Histoire » (au centre) ont signé, en ce lieu, la « déclaration d’intention de collaboration » entre les deux parties, Monsieur Olivier Retout (à gauche), Directeur du Projet, étant venu présenter l’exposition aux journalistes. Nous y reviendrons en temps voulu!
En bref, sachez que, grâce à cette exposition, nous aurons l’occasion de découvrir, dès le 14 novembre, une partie de la grotte jamais reproduite, grâce à cinq répliques, en grandeur nature, de la Nef et du Puits, une maquette complète de la grotte, à l’échelle 1/10ème, permettant de situer les 2000 peintures et gravures la décorant. Au dehors de la reproduction, de 300 m2, d’une partie de la grotte où nous aurons séjourné, à raison d’environ 65 personnes dans le même temps, des stations interactives nous permettront d’observer la complexité des peintures reproduites, dont celle de la « Vache Noire » qui s’animera, révélant « l’existence de gravures et peintures qui s’entremêlent, se superposent et se dissimulent », qui ont fait dire à Pablo Picasso : « Je sais enfin qui est mon maître »!
A noter que sur l’une des peintures reproduites, nous pourrons distinguer une silhouette humaine, la seule présente dans toute la grotte, ce personnage chassant un rhinocéros. Par contre, en quatre sculptures, l’artiste Elisabeth Daynes nous présentera, suite à une étude scientifique, la vie présumée d’une famille de Cro-Magnon, d’autres stations interactives nous permettant d’observer comment l’on vivait, chassait, mangeait et s’habillait à l’époque. Au passage, le Directeur du Projet, Olivier Retout, insiste sur le fait que, contrairement à la pensée populaire, ces individus vivaient à l’entrée des grottes, ne se rendant à l’intérieur de celles-ci que pour réaliser leurs peintures et gravures. De fait, ces grottes étaient trop froides que pour pouvoir y vivre et entretenir un feu à l’intérieur aurait enfumé l’endroit, le rendant invivable.
Soulignons qu’une trentaine de pièces issues des collections de la préhistoire des « Musées Royaux d’ Art et d’Histoire » et du « Musée des Sciences naturelles » seront mises en valeur, au « Cinquantenaire » exclusivement, au sein de cette importante exposition temporaire.
Notons enfin que les « Musées Royaux d’Art et d’Histoire » ont du se résigner, pour raisons d’ « équilibre financier » – les engagements du principal sponsor costaricien n’étant pas respectés et la recherche de fonds belges n’ayant pas connu le succès escompté – à reporter à une date ultérieure son exposition temporaire « Trésors du Costa Rica », que nous avions déjà présentée dans nos colonnes. … Mais bon, ne boudons pas notre plaisir, car nul doute que l’ « Art rupestre de Lascaux » connaîtra un vif succès au Cinquantenaire (cfr. www.mrah.be et www.lascaux-expo.fr).
En temps voulu, nous reviendrons, en détails, sur cette exposition à ne pas manquer!
Yves Calbert.

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