L’EDUCATION : LA CLE DU RESPECT ?
A la suite des tueries du Musée Juif de Bruxelles et en réponse à l’antisémitisme, le Centre Communautaire Laïc Juif ( CCLJ ) en appelle au respect de l’autre et au vivre-ensemble. Il rappelle, aujourd’hui, son engagement dans l’éducation à la citoyenneté des jeunes.
De manière à combattre les stéréotypes et les préjugés trop souvent présents chez les jeunes, le CCLJ a lancé, en 2002, un programme d’Éducation à la Citoyenneté pour l’enseignement primaire, secondaire et le monde associatif en Wallonie et à Bruxelles. Le but est de se rencontrer, multiplier les contacts humains et dialoguer autour d’un slogan : « La haine, je dis non ». L’équipe du Centre se déplace dans les écoles de la Fédération Wallonie Bruxelles où invite les élèves dans une maison juive et leur transmet l’histoire de trois grands génocides du XXème siècle, à savoir, le génocide des Arméniens, la Shoah et le génocide au Rwanda. Les jeunes sont invités à s’exprimer, poser des questions et confronter leur points de vue. C’est aussi l’occasion pour les enfants et adolescents de participer à des rencontres humaines qui font parfois tomber de nombreuses barrières. Le CCLJ indique que « le caractère préventif du programme constitue l’objectif essentiel de leur démarche qui valorise la participation active, la réflexion, la parole, l’émotion et les propositions ».
Le président du CCLJ, Henri Gutman, constate que la malheureuse actualité fait un lien avec les phénomènes du mépris et de la haine. Avec l’aide de son équipe, il s’interroge alors sur les antidotes possibles. Selon eux, l’éducation serait un élément déterminant dans cette problématique. Les politiques ont répondu à cette attaque par la mise en place d’une plus grande sécurisation mais la lutte contre les discriminations doit aussi s’opérer par le biais de l’éducation. La question du vivre-ensemble est bien souvent inexistante dans les écoles. Le CCLJ lance alors un appel au responsables politiques; « qu’est-ce que vous faites ? La sécurité c’est très bien mais il faut aussi mettre des éducateurs et des programmes spécifiques dans les écoles ».
Il n’est pas toujours aisé de déconstruire les « soi-disantes » vérités d’une personne. Surtout si celle-ci est jeune et que ses préjugés lui viennent de ses parents. Le rôle de ces derniers ne doit d’ailleurs pas être négligé. S’il est vrai que l’école doit éduquer les enfants à la citoyenneté et à l’acceptation de l’Autre, les parents en ont les premiers la responsabilité. Toutes ces questions de société amènent à s’interroger sur les différentes tâches qu’assument les enseignants et les parents. Une remise en question de l’implication ces deux figures est indispensable dans un monde où la notion de respect connaît des définitions fortement altérées.
Solenne Gudin

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