FEDERALISME OU CONFEDERALISME ? TELLE EST LA QUESTION
B Plus, groupe de pression qui combat le séparatisme et soutient un fédéralisme « vrai et équilibré », a présenté aujourd’hui deux dossiers; « Projet pour la Belgique » et « La proposition confédérale de la N-VA, pesée, évaluée et trouvée trop légère ».
Bertrand Waucquez, le président du Comité de direction de B Plus a introduit ces dossiers en rappelant la position du mouvement : « Nous sommes de grands partisans d’une circonscription fédérale au niveau national et nous pensons que c’est un des moyens de rapprocher les gens ». En effet, depuis sa création en 1998, B Plus s’est placé en tant que grand adepte d’une Belgique fédérale, solidaire et efficace, avec des régions en équilibre et luttant contre le séparatisme. A l’approche des prochaines élections, déterminantes pour l’avenir de la Belgique, le mouvement publie deux dossiers visant à promouvoir le système qu’il défend si fermement.
Le manifeste nommé « Projet pour la Belgique » et écrit par Luc Van der Kelen, conseiller politique et ex-éditorialiste du Laatste Nieuws, évalue la situation actuelle du pays et propose des esquisses de solutions. Allant dans le même sens que la vision de B Plus, ce travail constitue un essai de formulation d’un « projet pour la Belgique fédérale ». L’auteur retourne aux sources et étudie le parcours politique du pays depuis sa naissance pour diagnostiquer le contexte actuel. Il constate que les six dernières réformes de l’État, petites ou grandes, « ont petit à petit écartelé le pays ». Au cours de ces six réformes le manque de vision claire du fonctionnement de l’État et du degré d’autonomie des entités fédérées est toujours présent. L’auteur remarque également que ce n’est pas seulement le cadre institutionnel qui a été touché mais aussi l’ensemble de notre société affectée par la ségrégation linguistique.
Luc Van der Kelen l’affirme haut et fort : « Si on continue comme ça, la Belgique ne sera plus un seul pays ». Il avance donc dans son manifeste des ébauches de solutions. La mise en œuvre d’une circonscription électorale fédérale est, pour lui, un point fondamental qui signifie le renversement de la logique nationaliste. Pour se diriger vers un fonctionnement correct de l’État dans son ensemble, renforcer la fédération est, selon l’auteur, le point clé.
Le second dossier, « La proposition confédérale de la N-VA pesée, évaluée et trouvée trop légère », écrit par Luk Ryckaert, Willy Peerens et Sylvain Plasschaert, pose une série de questions sur le confédéralisme proposé par la N-VA et établie les différences fondamentales existantes entre ce système et son antagoniste, le fédéralisme.
Le point de vue de la N-VA est clair, l’enjeu des élections législatives du 25 mai réside dans une Belgique confédérale. Mais, selon B Plus et les auteurs du dossier, la faisabilité des propositions de la N-VA semble compliquée. La peur d’un modèle confédéral qui mènera en Flandre à une politique de centre-droit voire de droite et à un gouvernement fédéral sans le PS est exprimée dans ce travail. L’objectif explicite de la N-VA de créer une Flandre indépendante inquiète. Willy Peerens annonce que les propositions actuelles du parti menacent de mener au séparatisme.
Il affirme également que la scission des compétences ne se révèle pas toujours efficace dans un pays aux entités fédérées économiquement enchevêtrées. De plus, les propositions de la N-VA mettent en évidence un manque de solidarité entre les différentes Communautés et Régions de Belgique.
B Plus doit donc se faire entendre dans un contexte électrique. Il n’est, actuellement, pas si aisé de défendre l’unité du pays. Bien que l’avenir de la Belgique reste toujours flou et semble bien complexe à dessiner, le mouvement ne désespère pas et ne relâche pas ses efforts destinés à promouvoir un fédéralisme digne de ce nom où Flamands, Wallons et Bruxellois vivent et agissent ensemble derrière un même drapeau.
Solenne Gudin

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