C’ETAIT L’AMER MICHEL…

Billet d’humeur, billot d’humour !

Le billet de POL HEMICK qu’il présentera régulièrement, donnant son avis de polémiste et de critique sur l’actualité de notre pays, toujours avec humour.

C’ÉTAIT L’AMER MICHEL…

Louis MICHEL (MR)

Louis MICHEL (MR)

Novembre 2013 : Lobbyplag – un site Web qui surveille l’influence de l’industrie du lobbying au Parlement européen – signale que l’euro-député Louis Michel a déposé quelque 158 amendements (d’autres sources disent 136) à  un projet de directive européenne sur la protection de la vie privée, tous en faveur d’entreprises opposées à l’idée de limiter l’usage commercial de données personnelles. Corruption ? Trafic d’influence ? Qu’allez-vous imaginer là ? « L’intéressé » (Si j’ose dire !) prétend qu’il s’agirait d’une « initiative personnelle » d’un de ses adjoints parlementaires, Luc Paque (ancien sénateur cdH, passé au MR et conseiller communal à Hannut), qui aurait déposé les multiples amendements sans lui en parler. L’explication fait ricaner dans les cercles du Caprice des dieux où l’on affirme que, s’il est effectivement possible qu’un attaché se substitue provisoirement à son patron pour ce faire, aucun d’entre eux n’en prendrait le risque sans accord préalable car l’élu du peuple doit obligatoirement régulariser la chose par la suite. Pourtant, devant bien reconnaître qu’il y a quelque chose qui cloche et marchant sur des œufs, l’ancien Commissaire européen annonce que Luc Paque « a présenté sa démission immédiate et qu’il l’a acceptée. » Le fusible a sauté, Louis Michel, après avoir été obligé de sortir du bois, retourne rapidement au cimetière des éléphants dans sa chère savane africaine en tournant le dos aux médias… C’est, sans doute, ce qui a fait dire à une confrère de couleur, bien au courant de la chose et ayant le sens de l’humour, que « Quand on parle du “Big Loulou”, on en voit la queue ! »

Oui, mais voilà ! Notre prochaine « tête de liste MR » aux élections européennes du 25 mai a beau prétendre « ne pas avoir été au courant », il reste quand même de l’électricité dans l’air et, décidés à éclaircir cette sombre affaire, nos confrères du Morgen sont allés se promener dans les arcanes du Parlement pour faire toute la lumière. Surprise ! Nos Diogènes (des « cyniques » qui, ne trouvant plus de tonneau, en sont actuellement réduits à rechercher ceux qui traînent des casseroles) – peu décidés à prendre des vessies pour des lanternes – y ont retrouvé le lampiste (Ecce homo !)… émargeant toujours sur la liste de paie et encore accrédité au sein de la vénérable institution. Or, le délai de préavis légal est de trois mois et l’individu aurait donc dû en disparaître au plus tard à la fin février 2014.

Contacté au fin fond de l’Afrique, où il semble résider plus souvent qu’en Europe, notre « Père bleu » (A ne pas confondre avec les Pères blancs qui, eux, étaient de vraiment envoyés en « mission » !) ne voit pas où est le problème. Nous, si ! Comment un individu soupçonné, pour le moins, de « faute grave », « d’entente délictueuse », peut-il – quatre mois après avoir donné sa « démission immédiate » – se promener toujours librement dans une institution qu’il aurait trahi, et ce, au vu et au su de celui qui lui avait fait confiance ? Comment un « avoué coupable » peut-il encore être rétribué avec le bel argent du contribuable ?  A moins que… – Non ! Je n’ose le concevoir ! – à moins qu’il n’aurait été qu’un baron dans une combine imaginée par le père du chef de file d’un parti anciennement surnommé « des deux Ducs » ?

Pol Hémickh