LA BIOTHEQUE WALLONIE-BRUXELLES EST NEE
Les progrès des sciences de la vie ne peuvent se faire sans l’étude de tissus, cellules et échantillons d’origine humaine. A cette fin, ceux-ci doivent être conservés, traités et répertoriés dans des conditions optimales pour être mis à disposition de projets de recherche. C’est le travail des biobanques. Une activité délicate et tellement importante pour le développement de la médecine et la pharmacie que l’Union Européenne en a fait une de ses priorités1.
Il est primordial pour la recherche d’avoir accès à des échantillons de haute qualité, en nombre suffisant ; ce qui requiert, en particulier pour l’étude de maladies peu fréquentes, de pouvoir accéder à plusieurs biobanques.
C’est ainsi nous rappelle le professeur Boniver que de grands progrès ont été accomplis dans le diagnostic précis et le traitement efficace des cancers des ganglions. Ceci n’a été possible que grâce aux biobanques qui ont mis des échantillons de ces tumeurs à disposition des chercheurs.
Dans cet esprit, trois universités francophones, UCL, ULB et ULg, unissent leurs efforts pour créer la Biothèque Wallonie Bruxelles. Cette initiative commune à laquelle sont associées les universités de Mons et Namur reçoit le soutien et le financement de la Wallonie (DGO6) et de la Région de Bruxelles-capitale (Innoviris).
Le projet de Biothèque Wallonie Bruxelles (BWB) consiste en la création d’une banque de données et d’un catalogue virtuel des échantillons d’origine humaine conservés et gérés dans les hôpitaux universitaires. Ce catalogue s’ouvrira à toutes les biobanques universitaires et hospitalières des régions concernées, afin de permettre d’établir un inventaire complet du matériel disponible pour la recherche et le diagnostic.
La BWB, qui fédère ainsi les ressources biologiques wallonnes et bruxelloises, travaille également à l’harmonisation des procédures de qualité, conservation et mise à disposition des échantillons.
Les chercheurs tant au sein des universités que de l’industrie auront dorénavant un canal convivial pour la recherche des échantillons requis. Cette initiative permettra de renforcer l’ancrage des laboratoires de recherche dans les deux régions. La plateforme BWB constitue aussi un nouveau trait d’union entre les universités et le milieu industriel.
Sous l’impulsion des Ministres Jean-Marc Nollet et Céline Fremault, les Gouvernements wallon et bruxellois ont décidé d’apporter un soutien conséquent à ce projet à travers un financement de plus de 3,4 millions d’euros. Ce qui permet en outre l’insertion de la Belgique dans l’infrastructure européenne
1 Un réseau européen des biobanques (BBMRI-ERIC) a été créé et s’est intégré le 22/11/2013 dans le cadre européen ERIC (consortium d’infrastructure de recherche). La Belgique est un des membres fondateurs du BBMRI (Biobanking and Biomolecular Resources Research Infrastructure).
Pourquoi les chercheurs de l’ULB notamment participent à BBMRI:
- accès des chercheurs de FWB à plus d’un millier de collections de qualité à travers toute l’Europe
- renforcement de la participation et de la visibilité de nos biobanques et des équipes de recherche
dans des projets innovants et internationaux
- reconnaissance de la qualité des biobanques par les bio-industries
- effet de levier pour le financement de projets tels que les partenariats public-privés, les incubateurs
de start-up innovantes, ou les pôles de compétitivité
- évaluation de l’impact socio-économique et régional des biobanques.
La réunion officielle de démarrage (Kick-off) du projet vient de se tenir, en présence des chevilles ouvrières du projet et sous l’œil de certains représentants de l’industrie des sciences de la vie, qui ne cachent pas leur intérêt. Le professeur Isabelle Salmon explique pourquoi : « Sans les biobanques qui garantissent l’approvisionnement et la gestion des échantillons, plus de recherche médicale en nos contrées. Je suis ravie que notre travail de préparation, qui a requis l’énergie de beaucoup de monde, se concrétise enfin dans ce démarrage. J’invite ainsi les biobanques à renforcer leur rôle de partenaire de la recherche.»
« Cette mise en réseau va également améliorer la disponibilité et circulation de l’information concernant les maladies rares, qui en l’absence de matériel en quantité suffisante ne pouvaient pas faire l’objet de recherches adéquates », ajoute le professeur Marbaix.

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