A L’AISE… THOMAS !
Billet d’humeur, billot d’humour !
En cette époque post-pascale, je ne peux que m’interroger sur le bien-fondé du mépris chrétien pour l’attitude de ce prototype de « l’Incrédule » qu’était Thomas-Didyme ! Si celui-ci nous revenait, son « manque de foi » serait-il condamnable ? Aujourd’hui, alors que la vie n’est pas si rose (« Cirrhose de foie », bien entendu !), le marketing ambiant nous fait gober n’importe quoi et échauffe la bile de tout qui n’est pas prêt à digérer ce que l’on nous sert !
Pour toucher du doigt le problème de notre société de consommation, je vous invite donc à une petite promenade dans les rayons de nos supermarchés. Je vous passe le colorant « E120 », présent dans de très nombreux aliments, et dont l’appellation « scientifique » n’a pour but que de cacher au quidam qu’on lui fait avaler des extraits naturels d’un insecte appelé « cochenille ». Je vous épargne également les viandes et poissons « séparés mécaniquement », indication technique visant à dissimuler qu’il ne s’agit que d’os ou d’arrêtes broyés, auxquels sont ajoutés des composés chimiques donnant artificiellement le goût recherché. Inutile aussi de discourir sur ces boîtes de 500 grammes qui coûtent deux fois et demi le prix du plus petit contenant de 250 grammes : cela fait longtemps que l’enseignement du calcul mental n’emporte plus la balance dans notre système éducatif, ce qui permets aux escrocs de la grande distribution d’avoir deux poids, deux mesures !
Non ! Paulo majora canamus. (Ce qui – pour ceux qui, dans notre société multi-cultuelle, y perdraient leur latin – veut dire : « Chantons des choses un peu plus relevées » !) Ainsi, faisant dernièrement mes emplettes au Delhaize, quel ne fut pas mon étonnement en voyant, au dos du paquet de beurre (« Beurre de baratte d’Ardenne – Delhaize »), un cachet à l’encre bleue en surimpression indiquant « Contient du lait ». Comme c’est gentil de prévenir ! Soit « Mr Delhaize » prend ses clients pour des imbéciles, soit il faut supposer que les beurres des autres marques vendues sont fabriqués à partir d’un ingrédient mystérieux. Quoi qu’il en soit, selon moi, le PDG de la multinationale fait le sien et boit du petit lait en se payant notre tête ! Passons notre chemin et allons acheter des œufs. « Que d’œufs ! Que d’œufs ! » comme aurait dit Mac-Mahon : « Œufs de poules au sol » (Les autres volailles sont probablement réservées aux marchés flottants !?), « Œufs de poules à l’air libre » (Elles ont beaucoup de chances de ne pas être « confit-nées » !)… Pas d’œufs de poules en batterie, la direction ayant décidé de changer les siennes face aux protestations de Gaïa. Soudain, dans la marque « Bio », inscrit en toutes lettres, je trouve mon bonheur : « Œufs frais » ! Voilà qui me rassure : les autres sont probablement de vieux œufs pourris qu’il ne faut pas acheter…
Carrefour n’est pas en reste : j’ai beaucoup apprécié ce moulin contenant du « Sel de l’Himalaya » avec, indiqué comme ingrédient, « Sel de mer » : l’Abominable Homme des neiges doit être heureux de se voir offrir un séjour à la plage par quelque Bhoutan-train publicitaire ! Par contre et tant qu’on est en Extrême-Orient, si vous aimez le riz « chinois » (très collant), il vous faudra vous diriger vers les « spécialités japonaises » (« Blue Dragon – Japanese – Riz pour sushis ») : pas de danger de radioactivité, cette céréale est faite aux Etats-Unis et emballée en Grande-Bretagne. J’ai également fortement hésité à créer un conflit linguistique, en envoyant copie à Bart De Wever, quand sur les « Coucous de Malines » il était marqué en néerlandais « Contrôlé par la Région flamande » (Ce qui est logique vu que l’appellation de l’animal est géographiquement protégée !) et, en français sur la même étiquette, « Contrôlé par la Région Wallonne ». Que diable aurait donc été faire le coq wallon dans l’antre du lion des Flandres ? Des « Œufs de poules belges » ? Même pas : le Coucou de Malines et le coq partageant la masculinité, il y a incompatibilité. (Quoique… L’archevêché étant sis dans cette ville, notre Premier ministre actuel étant « linguistiquement asexué » et le gouvernement wallon se révélant un chaud partisan de la « Théorie des genres », un miracle est toujours possible !)
Bref ! Il serait peut-être temps que les fabricants pour la vente en gros cessent, sur leurs produits, d’inscrire des indications ronflantes visant à leurrer un public inattentif. Le marketing, c’est bien… l’honnêteté intellectuelle, c’est mieux !
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