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QUELLE POLITIQUE DU LOGEMENT POUR BRUXELLES ?
On l’aura lu dans notre journal hier, le gouvernement bruxellois vient durant son séminaire de Liège de décider d’un grand plan de construction de 6000 nouveaux logements (publics) par an d’ici 2020.
On peut douter -au vu du nombre important de lgements annoncés (6000 x 7) soit 42000 logements en 6 ans- de la pertinence de ce qui pourrait ne rester qu’un effet d’annonce. L’ancien ministre régional Didier Gosuin a souligné, nous semble-t-il avec pertinence qu’il faudra baser budgétairement cette politique ainsi que d’autres faiblesses.
Penser résoudre le problème du logement à Bruxelles uniquement par la politique de création massive de logements sociaux est une politique, certes utile, mais pas suffisante. Pourquoi? Il faut envisager la problématique globalement avec celle de l’augmentation de la population à Bruxelles et de ses conséquences. Si créer des logements sociaux ne permet que de loger des populations précarisées et partant de créer un éventuel appel d’air amenant à Bruxelles des populations encore plus pauvres, on se trompe lourdement. Il faut aussi aider ceux qui ont des capacités contributives au niveau fiscal -et qui donc permettent au budget de la région de toucher des rentrées- mais pour qui se loger à Bruxelles est devenu trop cher. Didier Gosuin parlait d’une allocation logement, c’est une bonne piste. On pourrait aussi parler d’une garantie régionale pour les prêts hypothécaires – de couples qui pourraient acheter ou construire leur propre maison- ou d’une allocation hypothécaire payée directement par la région aux banques. L’allocation logement, comme cela existe en France, pourrait aussi aider des couples qui veulent se loger par le biais de la location. L’inventivité est de mise.
Il convient aussi, dans les sociétés de logements sociaux de favoriser uen politique acquisitive de ceux-ci par leurs habitants. Avoir une politique purement locative coûte cher aux sociétés de logements sociaux en termes d’entretien et de réparation. Avoir dans le parc locatif des propriétaires permet de répartir sur eux des frais récurrents et leur donne conscience de l’importance de bien s’occuper de leur propre logement.
Enfin, il manque encore tout un pan à la polique du logement. Celle de la rénovation. Inciter les propriétaires privés à rénover des logements qui peuvent être mis sur le marché ou des logementsd vastes à diviser en plusieurs appartements. On pourrait imaginer aussi une politique de préemption par la région de logements laissés trop longtemps vides pour les rénover et les remettre sur le marché.
Bref, non au tout à la construction de logements neufs par les services publics, oui à une politique équilibrée mêlant construction et rénovation, influence du secteur public et du secteur privé.
Miguel D. DESNERCK

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